Richard Durn : Tant que la violence d'Etat se nommera justice, la justice des peuples se nommera violence (CDR Acide Folik Rds / Ben Le Millionnaire ; 14 t. ; 19’ ; 2003)
Richard Durn, c’est bien le vieux gars pris d’un « coup de folie » qui avait estourbi le tiers du conseil municipal de Nanterres en 2002, juste avant les élections présidentielles, coïncidence, coïncidence... Après, sans doute grand fan des sports extrêmes et de la voltige, il s’était, menottes dans le dos, jeté par un vasistas dans une cour pavée six étages plus bas, le tout en présence de deux roussins qui n’avaient rien fait pour l’arrêter, probablement pétris d’admiration pour l’exploit sportif... Vingt-cinq mètres plus bas, Richard Durn n’eut pas le temps de savourer sa prouesse, le sol parisien lui ayant définitivement signifié son fait. Dossier clos pour la justice, ça ne ressemblait pas, non surtout pas, à une bavure, à un truc louche, à un machin qu’on eût voulu enterrer… Un an plus tard, en Lorraine, un groupe de jeune reprend le patronyme de l’éclaté du Quai des Orfèvres1. Ils débitent leurs morceaux comme feu leur pote les bastos, savoir de manière expresse, sans prendre de gants ni faire d’annonces. Il y a à boire et à manger dans ces vingt minutes de matière sonore. Pour le moins bon, on dirait du sous-Action Directe première période mal digéré (Rêves et utopies). Pour le reste, on oscille entre le crust du dimanche et le grind des familles (que de subtilités dans cette différenciation) avec des intros assez originales (C.OP.S., Non sens). Parfois le chant en français les dessert mais c’est toujours courageux de le préférer à l’anglais-yaourt que l’on voit partout. Le livret, pas mal construit et consistant, explique le thème de chaque chanson en deux langues. Débuts honorables et on attend désormais une suite peaufinée où Richard prenne enfin définitivement sa mesure.