Bran Terror : Infernul din vis CDR autoproduit ; 13 t. ; 56’ ; 2004)

Publié le par Victor Hams

Déjà rencontré à droite à gauche pour des titres assez agressifs et bien glandés, le trio Bran Terror est l’un des groupes les plus connus de la scène électro-goth-80’s revival de Béziers. Tu me diras, ça nous fait une belle jambe mais l’on n’aurait tort de s’en tenir à cela. Si cet album souffre de points faibles patents (utilisation des voix notamment, tant pour ce qui est du français1 que du maniérisme parfois kitsch et conv1927_OCTUBRE_4_AUTOMOVIL.jpgenu de la chanteuse ; ainsi Matière…), il n’en demeure pas moins qu’ils se débrouillent sur certaines plages comme des as. Ainsi pour ce qui est de la seconde, USSR terror, on croirait entendre du Depeche Mode du tout début mais en mieux qui plus est. Ce morceau-là est un pur carton ! Du revival comme ça, moi, j’en redemande dans mon bol le matin avant de partir ! Mais c’est aussi paradoxalement ce qui rend un peu difficile la suite de l’écoute à l’exception des quatres morceaux aux trois-quart du disque, soit Strontium 90, Gardia de fer (bizzarement rattachée à Ceaucescu dans le livret2), Cosmar (excellent ! A rapprocher du groupe lorrain Prince Albert) et Another love story (qui vire au brutal). La présentation est assez pauvre (un petit autocollant sur une pochette blanche en carton avec un papier calque explicatif à l’intérieur, où l’on pourra d’ailleurs apprécier l’originalité des thèmes servant de base aux titres, souvent à base de dénonciations politiques ayant trait aux pays d’Europe de l’Est – Russie, Biélorussie, Roumanie), peut-être regrettable pour ce genre de musique, à l’iconographie relativement riche. Sans doute eût-il mieux valu que l’exercice fût concentré sur un EP plutôt qu’un album, réjouissons-nous cependant de ces quelques chansons particulièrement terrifiques et abouties, mentionnées plus haut.
 

1 C’est bien le problème avec les trucs gothiques en général où les phrases comme « Dans la nuit noire du marteau de mon glaive, tu boiras du sang antique dans le rêve réuni » ou « Par l’enfer, meurs ou reste dans un champ de corbeaux gelés du fantasme sombre » sonne top ringardos en français alors qu’en anglais, ça en jette tout de suite plein la figure peinte en blanc…

 

2 Alors que son créateur n’était autre que le putride Codreanu et que l’un de ses grands zélateurs exaltés n’étaient autre, dans les années 1930, que le « penseur » Emile Cioran en personne et qui, par la suite, s’empressa de venir en France se refaire une virginité intellectuelle à base de pessimisme germano-pratin…


http://branterror.free.fr ou Didier Bonventre, 4, rue Forestier 34500 Béziers

Publié dans Musique

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B
<br /> A propos du point 2.<br /> En fait, dans le livret nous avions écrit à propos de ce morceau " song against fascism and Ceausescu dictature". Avec le recul, c'est vrai, on peut penser qu'il y a amalgame de notre part entre<br /> les deux et que nous avions fait confusion.<br /> <br /> En réalité nous voulions surtout par cette phrase maladroite, renvoyer dos à dos dans le contexte roumain: le fascisme des années 30 et la dictature communiste de Gheorghiu-Dej puis Ceausescu de la<br /> fin de la guerre à 1989.<br /> <br /> Ces deux mouvements distincts et opposés ont fait beaucoup de mal à la Roumanie.<br /> <br /> <br />
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